La paracha de cette semaine, Miketz, relate l’épisode où Yossef s’apprête à aller avec la femme de Potiphar qui, par ailleurs, a tout fait pour le séduire ! A cet instant il voit le visage de Yaacov, son père, il réussit ainsi à repousser son désir et échappe à la réalisation de l’acte.
Mais pourquoi particulièrement cette vision du visage de Yaacov ? Et comment concevoir qu’un homme de l’étoffe de Yossef ait pu en arriver à vouloir fauter?
La réponse est que du point de vue de la Halah’a, avant Matan Torah, le risque de mort qui pesait sur ses épaules s’il ne cédait pas à la demande de la femme de Potiphar pouvait le dédouaner. Quant à la vision singulière de son père elle provient du fait que Yaacov, ainsi que le relate la Kabbala, était le guilgoul d’Adam et de ce fait représentait à lui tout seul toutes les âmes à venir. Cette vision lui a donc subitement et de manière fulgurante fait prendre conscience qu’il ne devait pas s’arrêter à sa “petite” personne mais endosser une responsabilité universelle!
Cette digression qui souligne que nous ne devons nous attarder à l’espace de notre personne mais nous donner corps et âme pour D est justement l’objet de notre cours d’aujourd’hui !
Revenons donc à notre texte qui souligne qu’au moment d’accomplir une mitsva il y a lieu d’avoir comme intention d’unir la Chéh’ina et D au nom de toute l’assemblée d’Israël. D’être donc dans le désintéressement personnel le plus total. Surprenant ! Même pour le niveau de Bénoni si difficile à atteindre cela semble inenvisageable, cela semble plutôt relever du registre des Tsadikim ! Comment avoir la prétention à notre petit niveau d’avoir le début de la capacité à réaliser une telle chose ?! Comment pouvoir imaginer de n’avoir pour seul motif de mitsva l’union entre D et son peuple, sans même prétendre à étancher sa propre soif de Divinité ?! Autrement dit il nous serait demandé l’abnégation la plus totale, aimer D plus que nous mêmes !!
Pour répondre à notre interrogation le Tanya souligne immédiatement qu’en s’habituant, en s’efforçant, en étant pour ainsi dire en représentation dans l’intention d’atteindre ce niveau; alors bien qu’il soit initialement hors de notre portée de l’atteindre véritablement on arrive à dévoiler cette capacité, que tout un chacun d’entre nous possède au fond de lui même, bien qu’elle ne soit évidemment pas apparente au premier chef ! En effet nous avons tous une néchamah au sein de laquelle est inscrit cet amour de D authentique et naturel, nous l’avons reçu en héritage d’Abraham Avinou !
Détaillons un peu plus dans l’amour contenu dans notre néchamah il y a 2 choses ; d’une part la volonté de s’attacher à D ; d’autre part la volonté d’accomplir Sa Volonté sans aucun intérêt autre que de l’accomplir ! C’est la raison pour laquelle on peut maintenant comprendre qu’à force de nous accoutumer à accomplir les mitsvot, à étudier Hassidout en réalisant préalablement que nous possédons cette capacité enfouie certes mais bien présente de servir D avec l’intention d’unir la Chéh’ina et D au nom de tout Israël, alors cela devient réellement possible !!
Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek,
