Le dernier cours rapportait une parabole du Tanya que voici en substance:” …Comme ce taureau sur lequel on place un joug avant de le faire travailler pour en tirer le meilleur rendement, que la récolte soit la meilleure possible…” . Cette parabole soulignait un point inattendu, en effet le joug a pour fonction évidente de juguler les forces négatives du taureau ! Ce n’est pas ce que met en relief le texte, puisqu’il explique que c’est plutôt pour que le rendement, la récolte soit la meilleure possible soulignant qu’il a tout autant une fonction positive que celle plus évidente de juguler le négatif ! Cette parabole renforce le fait que le niveau à atteindre c’est d’être un serviteur de D ! La Torah précise bien :”..vous servirez D..” et pour cela crainte et soumission sont nécessaires. Et cette crainte symbolisée par le joug est nécessaire non seulement pour accepter les mitsvot négatives, pour assumer l’aspect négatif des mitsvot positives…mais bien plus que cela pour révéler l’aspect positif des mitsvot positives. Afin que ces dernières soient accomplies dans leur plénitude il faut atteindre ce niveau de serviteur de D.
Cette crainte et cette soumission ont 2 niveaux : le 1er que possédait les générations d’avant comme les Tanaïm.. qui est la crainte ressentie véritablement dans son cœur et qui amène à la soumission la plus totale . Le 2nd que le Tanya valide malgré tout comme un service parfait qui est la crainte que l’on fait naître intellectuellement en s’approfondissant pour obtenir une conscience de la grandeur de D et comment il remplit tous les mondes. C’est l’apanage de nos dernières générations chez qui le sentiment spontané du Divin n’est plus aussi accessible du fait de la petitesse spirituelle.
Aujourd’hui c’est un 3ème niveau dont nous allons parler et que dévoile la Hassidout dont la fonction essentielle est de rendre appréhensible les secrets les plus grands aux plus petits d’entre nous ! Car il en est même qui ne sont pas capables d’éveiller en leur cerveau la prise de conscience nécessaire et la crainte qui en découle car leur âme a pour source le dernier des 4 mondes celui de l’action.! [Rappel de ces 4 mondes : monde de l’ émanation, de la création, de la formation et enfin de l’action]. Pour ceux-la bien que leur construction intellectuelle soit trop faible et donc défaillante il subsiste l’intention ! Et cette intention si elle est véritablement motivée pour atteindre la soumission, cette dernière reste une vraie soumission.
Pour illustrer ces 3 niveaux nous pouvons imaginer un individu, fumeur depuis de longues années, qui tout d’un coup décide de faire une cure de désintoxication. Soit cet individu a été saisi de frayeur à la vue de ses radios, des compte-rendus médicaux et il éprouve une peur réelle en son cœur qui le saisit aux tripes! C’est le 1er niveau. Soit il n’a pas cette conscience mais intellectuellement il réalise que fumer l’entraîne à la perte, c’est le 2nd niveau ! Enfin il se peut que même intellectuellement il n’arrive pas à réaliser pleinement le danger, pour autant il a fait la démarche de se rendre à la cure… c’est suffisant pour qu’il en tire tous les bénéfices!
Il faut donc en conclure qu’1 /2 heure de Hassidout avant de commencer sa prière permet d’instiller la soumission demandée. Même mieux explique l‘Admour Hazaken non seulement la soumission mais même la crainte !! En effet le fait de se soumettre pour rechercher la soumission est en soi de la soumission, mais cette démarche ne peut naître sans une certaine forme de crainte !! Quelle est cette crainte ? Celle que tout un chacun aurait éprouvé devant un autre homme que lui !
C’est ce que Rabbi Yohanane ben Zakaï souhaita à ses élèves avant de quitter ce monde :” Fasse que vous ayez la crainte de D de manière au moins équivalente à celle que vous éprouvez devant un autre homme !”. Car lorsqu’un homme faute son 1er réflexe est de regarder que personne ne l’a vu !
Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek,