TANYA CHAP 42 (8e PARTIE) “VOIR SANS ÉMOTION” 7’12

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La néchamah est, selon les mots du Tanya, une partie de D véritablement. Du coup, même la fraction qui s’introduit dans le corps n’aspire qu’à fusionner avec D, à remonter à sa source. C’est la raison pour laquelle la guémara Brakhot exprime de façon lapidaire que l’exil de cette néchamah est comparé à la mort.
Tout ceci induit que la volonté de la néchamah ne peut être autre que celle de s’annuler à D et de Le craindre.
Le 1er moyen donné par le Tanya pour obtenir cette crainte et cette annulation est, pour mémoire, d’avoir présent à l’esprit ce qu’énonce la 1ère Michna par la voix de Rabbi Yéhoudah Ha Nassi dans le 2ème chapitre des Maximes de nos Pères: ” Souviens toi de ce qu’il y a au dessus de toi : un œil voit, une oreille entend, et toutes tes actions sont inscrites dans un livre”. Cependant cette 1ère explication est défaillante à un certain niveau du fait que D n’a ni corps ni quoi que ce soit qui y ressemble, même spirituels ?! Et la Torah n’adopte cette tournure anthropomorphique que pour permettre une compréhension qui nous soit accessible!
C’est pourquoi le 2nd moyen que le Tanya a développé est une prise de conscience plus élevée. Pour cela il faut comprendre qu’il y a en réalité 2 sortes de vision et d’audition. La 1ère fait appel à notre oeil et à notre oreille physiques, il s’agit d’une perception extérieure et détachée. La 2nde véritable introspection silencieuse, spirituelle a pour vocation de dépeindre de manière plus fidèle comment D « voit et entend ». Il « voit et entend » du fait que nous faisons partie intégrante de Lui., car évidemment il n’existe rien en dehors de Lui. L’Admour Hazaken illustre cette idée par l’exemple d’une source de chaleur et démontre que non seulement un homme perçoit celle-ci par un sens qui est intérieur, et non parce qu’il voit la source de chaleur, ou qu’il entend le crépitement du feu Et mieux que cela il ressent le membre qui ressent cette source de chaleur !
C’est de cette façon que D connaît ses créatures, les voit et les entend, non par une connaissance extérieure mais plutôt à l’image du ressenti que l’homme a de lui même et que nul autre que lui ne peut percevoir. La finalité de cette prise de conscience est d’atteindre une crainte bien plus raffinée de D se rapprochant de ce que le Tanya définit par ailleurs comme le crainte supérieure. Mais on n’y est pas encore !
En effet même ce dernier exemple n’est donné que pour que notre « oreille » comprenne le propos. En effet chez l’homme les agressions de la vie atteignent le corps et l’âme intellectuelle, mais elles atteignent aussi la néchamah puisque celle-ci est introduite dans le corps. C’est ce qui a fait dire à nos Maîtres qu’un petit trou dans le corps entraîne un grand dégât à l’âme , la néchamah ! En revanche D « voit et entend » sans être en rien atteint ni par le monde ni par ce qui s’y déroule ! En réalité la perception de D est inexplicable, inconcevable même par notre intellect.
C’est pourquoi finalement la Hassidout amène un 3ème moyen qui est celui que tout un chacun d’entre nous, en faisant appel à sa seule Emounah, peut former en son esprit le ressenti de cette « vison et de cette audition » de D sans pour autant essayer de l’analyser, de la comprendre.
Et c’est par l’appréhension de cette dernière, par la prise de conscience de D induite par la seule Emounah, détachée de toute forme d’analyse, que l’Essence de D est « palpable ». La conséquence est alors une crainte et un désir d’annulation à D sans aucune commune mesure avec celle obtenue par les autres moyens.

Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek,

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