Ce chapitre qui a sans doute une importance capitale, puisque le Rabbi demandait en invoquant de multiples raisons d’en connaître par cœur le début, commence ainsi :
“Pour autant il est nécessaire d’avoir toujours présent à l’esprit le début du service de D, son essentiel et sa racine. En effet, bien que la crainte soit à l’origine, la source, de écarte toi du mal et l’amour de fais le bien, malgré cela il ne suffit pas d’éveiller l’amour pour mettre en pratique l’injonction de fais le bien. Il convient au moins d’éveiller préalablement la crainte naturelle qui se trouve dans le cœur de chaque juif afin de ne pas se révolter contre le Roi des Rois le Saint béni soit-Il, comme cela été dit. Cette crainte doit se manifester dans le cœur ou à tout le moins dans le cerveau..”
On peut remarquer d’emblée que ce qui se trouve au début n’est pas obligatoirement l’essentiel , ni l’essentiel la racine. Il faut donc en conclure que l’on ne parle pas d’éléments distincts mais d’une seule et même chose qui posséderait tout à la fois ces trois qualités !
Par ailleurs bien que le Tanya indique au 4ème chapitre que pour accomplir les mitsvot négatives avec vérité, de manière authentique, il est nécessaire qu’elles soient animées par la crainte ; et que de manière symétriquement opposée les mitsvot positives doivent être animées par l’amour envers D ! Malgré cela l’Admour Hazaken précise qu’il convient à tout le moins d’éveiller préalablement la crainte naturelle qui se trouve dans le cœur de chaque juif, car il s’agit de service de D dans les deux cas de figure (mitsvot négatives ou positives) et pour qu’un service soit un service il faut un esprit de soumission dés le départ, donc de la crainte !
Comment initier une telle crainte dés le début questionne le text ? En ayant présent à l’esprit que D emplit tous les mondes supérieurs et inférieurs et de plus les transcende.
Mais ce n’est pas suffisant car quelle relation avec nous en tant qu’individus sensibles et pensants ?
Réponse : c’est que malgré le fait que D emplisse et entoure tout à la fois les cieux et la terre, Il abandonne toutes Ses créatures célestes et terrestres afin de réserver Sa Royauté à son Peuple Israël. Le lien, du coup, et l’impact deviennent alors tout à fait personnels, on n’est plus dans le cadre d’une simple réflexion cosmique. Mais cela va encore plus loin car il ne suffit pas que D ait quitté tout pour Son Peuple défini collectivement, en réalité c’est envers chacun d’entre nous en particulier que D se penche ! Ainsi que l’affirme la michnah dans le traité Sanhédrine tout un chacun est tenu de dire, d’avoir conscience, que :”..c’est pour lui en particulier que le monde a été créé..”.
Autrement dit sans ma soumission personnelle D n’est pas véritablement Roi sur tout l’univers. Je dois donc être prêt à accomplir ma mission sur terre comme un serviteur !
On comprend évidemment que ce passage soit lu juste avant Roche Hachanah, puisque c’est au cours de cette fête que nous proclamons la Royauté de D.
Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek