TANYA CHAP 42 3e PARTIE “VOIR L’NVISIBLE” 6’15

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Dans chaque génération il y a dans l’ordre décroissant 3 niveaux d’épanchement de l’influx de Moché : le Chef de la génération, les Tsadikim de la génération et en bout de piste le niveau qui s’habille dans la néchamah du simple juif ! Ces différents niveaux en s’interconnectant permettent d’acquérir ce fameux Daat que nous avons essayé de définir au plus prés lors des derniers cours. Ce Daat qui n’est pas une connaissance intellectuelle, scolaire mais la transmission par le biais de paroles, de miracles, de vision de sainteté d’un Tsadik affecte la profondeur de l’âme de chacun d’entre nous !
Aujourd’hui nous allons dans l’ordre définir quelle est la vocation de ce Daat et continuer d’affiner sa définition !
Le service (avodah) du cœur c’est aimer D et Le craindre. Le Rambam explique que l’acquisition de cet amour et de cette crainte ne peut se faire qu’en Le connaissant. C’est ce que souligne le verset des Chroniques où le Roi David s’adressant à son fils le futur Roi Schlomo lui dit :” Connais D Ton Père et sers Le d’un cœur entier et d’une âme désirante..”.
Il faut donc avoir une connaissance, un Daat, de D le plus profond possible pour que s’éveille ce sentiment de désir envers D. Et en même temps naissent l’amour et la crainte que Sa conscience ne peut alors manquer d’éveiller en nous. Le Daat éveille les sentiments du cœur !
C’est ce que recherche la Hassidout : nous faire acquérir une connaissance de D jusqu’à la limite la plus lointaine de ce qu’il nous est possible afin de comprendre.
Rappelons que ce n’est qu’avec la venue de Machia’h et des temps futurs que la nécessité d’un intermédiaire ; Moshé, le chef de la génération, les Tsadikim, l’interconnexion entre tous… ne sera plus une condition sine que non pour être connecté au Daat de D. La raison en est qu’en ces temps là le niveau de Moshé sera révélé à chacun d’entre nous. Dit d’une autre manière aujourd’hui nous avons une perception superficielle de D car nous sommes sous le joug d’un monde matériel qui obscurcit notre vision, plus tard puisque nous serons libéré de ce voile ce sera une perception profonde D qui nous sera directement accessible.
Comme nous l’avons dit le Daat n’est pas une connaissance intellectuelle, scolaire et pour continuer à préciser encore le Daat le Tanya souligne ici qu’il se définit par 3 caractéristiques essentielles :
1- Approfondir son esprit et cela s’obtient en élargissant non pas le panel de culture Toranique mais aiguisant la connaissance et la conscience de la grandeur de D. Comment rien devant Lui n’a la moindre existence ;
2- Ne pas adopter cette attitude, engager ce travail pour un instant mais au contraire se placer dans la durée. Par exemple rester très concentré pendant toute sa prière ;
3- Arriver à ce que l’esprit soit si attaché que cela ressemble à une perception aussi forte qu’une vision “matérielle” ;
C’est ce dernier point que souligne le débat entre Rabbi Akiba et Rabbi Ychmael à propos du verset qui dit que lors du don de la Torah le peuple voyait les voix et entendait les éclairs . Rabbi Akiba explique que ceci est à prendre au sens littéral c’est à dire que l’on voyait ce qui s’entend habituellement et, inversement, que l’on entendait ce qui normalement se voit. Ceci d’après Rabbi Akiva se justifie par le fait qu’à ce moment de notre histoire le peuple avait atteint une telle dimension que ce qui s’entend habituellement, sous entendu le spirituel, était devenu de l’ordre du visible. Et inversement ce qui normalement se voit, le matériel, était relégué au second plan à celui de l’audition, plus éloigné, plus négligeable il devait être décodé !! Le matériel n’était plus du domaine de la vision sens majeur vous l’avez compris. Rabbi Ychmael affirme l’opposé, car pour lui le peuple voyait ce qui normalement doit se voir et entendait ce qui doit s’entendre. Sa position tient au fait qu’en tant que Tsadik c’est cette perception du monde qui est normale.
En guise de conclusion le Tanya aujourd’hui explique que le sens étymologique de Daat c’est la fusion totale avec D. En effet la 1ère fois que ce mot est employé c’est à propos du rapprochement intime d’Adam et d’Eve, car là bas le texte utilise le verbe connaître ; ” Adam connu Eve ” mettant ainsi en relief cette notion d’intimité, d’intériorité, de fusion de 2 êtres. Donc aujourd’hui s’attacher au chef de la génération, au Rabbi c’est se donner l’opportunité d’être hissé à un niveau tel que l’on peut voir le Divin, voir la Géoula, voir les temps futurs….

Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek

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