Rappel : le dernier cours soulignait que pour atteindre l’apogée en ce qui concerne l’amour de D, il y avait lieu au moment d’accomplir une mitsva d’avoir comme intention d’unir la Chéh’ina et D au nom de toute l’assemblée d’Israël. D’être donc dans le désintéressement personnel le plus total. Ce n’est qu’ainsi, en mettant en œuvre cette unification au nom de toute l’assemblée d’Israël, que l’on réalise la fusion la plus parfaite entre la Chéh’ina et D !
Tout ceci nonobstant l’aspect individuel, celui qui fait que l’on veut fusionner avec D, étancher sa propre soif de Divinité qui n’est tout de même pas négligeable ! Et cela chaque juif le possède du fait de sa néchamah. Celle-ci possède de manière intrinsèque et même dévoilée cet amour de D, ce désir de ne jamais se séparer de Lui, même si pour cela il est nécessaire de faire le don total de sa personne (mésirout nefech) !
C’est donc un niveau encore plus grand que celui évoqué lors du dernier cours il faut rechercher la mis en en œuvre de la mitsva non seulement avec l’intention d’unir la Chéh’ina et D au nom de toute l’assemblée d’Israël mais avec le don total de sa personne (mésirout nefech) ! Ce qui correspond au niveau atteint par l’âme, la néchamah, lorsque après 120 ans elle quitte le corps.
C’est justement l’objet de notre leçon d’aujourd’hui : “QUE FAIT L’ÂME APRES LA MORT?”. Elle passe par 3 étapes : elle attend d’être jugée et pour cela on l’emmène vers le sanctuaire du mérite, ensuite on la lave des fautes et de leurs conséquences, et enfin le Gan Eden !
Intéressons nous et illustrons la 1ère étape par une histoire : Rabbi Shneour Zalman Fradkin de Lublin (1830–1902), aussi connu sous le nom Torat H’essed était un hassid du Rabbi Menachem Mendel Schneersohn (Tzemach Tzedek). Il reçut l’ordre de ce dernier d’apprendre par cœur des Michnayot alors qu’il était lui même un Gaon en Torah ! Pourquoi ? Parce qu’il est des moments, en l’occurrence lors de cette attente de l’âme après la mort où celle-ci a besoin d’être enveloppée, et à cet effet elle a besoin de ces lettres de la Torah apprises par cœur.
Quant à la nécessité du don total de sa personne il est nécessaire pour pouvoir appréhender de son vivant cet état de ne vouloir que la fusion avec D. Comme lorsque l’âme aura quitté le corps !
Ceci peut être mis en parallèle avec les bénédictions du matin qui sont les 1ers mots de notre prière et qui débutent ainsi :”Mon D, la néchamah que Tu as m’as donnée pure, que Tu as créée, que Tu as formée, que Tu m’as insufflée..”. La Hassidout souligne que ces 4 niveaux sont les corollaires des 4 mondes de haut en bas : celui de l’émanation ,de la création ,de la formation et enfin le monde de l’action.
Et le texte de la bénédiction poursuit :”…et plus tard Tu me la reprendras (l’âme) pour me la rendre dans le futur !”. Tout ceci pour nous imprimer dés le début de la journée quelle est la finalité de notre âme qui est celle de fusionner avec D après 120 ans.
Ceci a pour vocation de nous permettre pendant le cours de notre journée de créer le préalable nécessaire à ce futur en ayant ceci toujours présent à l’esprit quelle est la finalité, et que le moyen de l’atteindre dés à présent c’est d’accomplir notre service de D avec mésirout nefech !
Histoire ; le Maguid de Mézeritch, maître de l’Admour Hazaken, gagnait sa maigre parnassa en enseignant dans une maison qui était pratiquement en ruine. Un jour un Hassid vint le voir et introduisit son propos ainsi :..je suis certainement loin d’être un homme riche, mais à la maison j’ai une table, une chaise, un lit…Le Maguid le reprit sur le champ en lui faisant remarquer que la maison ce n’est pas ce monde mais le Gan Eden, c’est là-bas qu’il faut posséder une table, une chaise, un lit…Autrement dit avoir le bagage de Torah et de Mitsvot pour pouvoir y vivre confortablement !
Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek,