Ce n’est pas D mais Sa lumière qui porte le nom de Eyn Sof, sans fin ni limite. Nous avons expliqué lors du dernier cours que D s’est rétracté de l’espace pour créer ce monde et pour ce faire laisser la place à cette Lumière infinie qui cependant a un début qui est d’ailleurs D lui même. En revanche elle est infinie car elle n’a pas de fin ! D n’a même pas de début, et il va de soi que ce qui n’a pas de début n’a pas de fin !
Il avait été souligné, toujours lors du dernier cours, que le terme Lumière a pour la 1ère fois été employé par le Arizal et que c’était une usurpation de langage destinée à ce que nous comprenions mieux. Car en réalité c’est de vie Divine dont il s’agit ! D’ailleurs avant le Ari les Mekoubalim employaient le mot Cheffah qui veut dire influence vitale, « qui anime ».
Il faut prendre conscience que cette Lumière ne peut en l’état être à l’origine de l’univers et du monde tel que nous le connaissons. Il est nécessaire au préalable qu’Elle subisse un Tsimtsoum, une contraction immense, afin de permettre la création ex-nihilo [BRIA YECH ME AIN]. Il y a lieu d’ailleurs de remarquer qu’il ne faut pas confondre cette création ex nihilo avec la ICTACHELOUT, l’enchaînement et la descente à travers les mondes par un processus de cause à effet !
Reprenons le texte :
לאור וחיות המתפשט ממנו יתברך ברצונו הפשוט
La Lumière et la vitalité qui se répand de Lui, par Sa Volonté qui est simple (c’est-à-dire qui échappe à toute définition),
ומיוחד במהותו ועצמותו יתברך בתכלית היחוד
et qui est unie avec Son essence et Son être dans une unité absolue.
[Qui est uni à l’Essence de D ? Sa Volonté ou Sa Lumière ? Les 2 explications sont possibles.
D’une part on peut dire que c’est Sa Lumière qui est unie avec Son Essence et de ce fait cette dernière lui confère le statut d’infini, l’Essence de D étant elle même infinie.
D’autre part on pourrait dire que le sujet est Sa Volonté simple et que c’est cette dernière qui est unie avec Son Essence. Mieux la volonté est l’expression de Son Essence ! Elle n’est même pas une faculté qui en est issue, mais son expression vraiment !]
ואילו היתה השתלשלות העולמות מאור אין סוף ברוך הוא בלי צמצומים, רק כסדר המדרגות ממדרגה למדרגה בדרך עלה ועלול
Et si la chaîne des mondes [procédait] de l’Infinie lumière sans «contractions», mais suivant une [descente]graduelle de degré en degré dans un processus de «cause à effet»,
לא היה העולם הזה נברא כלל כמו שהוא עתה בבחינת גבול ותכלית:
ce monde n’aurait absolument pas été créé tel qu’il est présentement, dans un état de limitation et de finitude:
[ En effet si la Lumière avait créé ce monde par un procédé de cause à effet en se réduisant au fur et à mesure de sa descente, sans cependant subir ce Tsimtsoum évoqué au début, alors le monde aurait lui aussi été infini et non fini. L’infini a beau se réduire d’autant qu’il veut il reste infini !
C’est sur cette idée étrange que s’appuie la Emounah des nations du monde. Pour ces dernières D est la sublimation de ce monde. Se faisant on pourrait affirmer l’homme est un petit D.ieu, puisque possédant une intelligence infinitésimale de D. La même en infiniment plus petite ! ]
Et le texte de poursuivre en précisant bien la finitude de ce monde en donnant des mesures. Ce qui ne peut advenir qu’au travers d’une création ex nihilo, qui elle même n’est réalisable qu’avec le Tsimtsoum :
מהארץ לרקיע מהלך ת״ק שנה
«de la terre au firmament, il y a une distance de cinq cents ans » une distance finie,
וכן בין כל רקיע לרקיע, וכן עובי כל רקיע ורקיע
et de même entre chaque firmament, il y a pareillement une distance de cinq cents ans et de même l’épaisseur de chaque firmament représente une distance de cinq cents ans.
A suivre…
Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek,