Le cours précédent détaillait 2 sortes d’amour envers D : celui relevant de Kessef- « l’argent », et celui qui est comparé à «l’or».
Le premier qui a pour qualité principale le désir, l’aspiration à recevoir quelque chose d’en haut de D est exprimé ainsi dans les mots du Tanya: «Tu aspires à la maison de ton père» (où le verbe «aspirer» se rattache étymologiquement au mot kessef, l’argent). Celui-ci est un amour qui «aspire» à ce que D vienne vers l’homme, descende dans ce monde ici bas. Ce type d’amour, bien que l’intention qui l’anime soit tout à fait louable, n’élimine pas notre Yesh, c’est à dire notre sensation d’exister.
Enfin cet amour tire sa source de la Mida de Hessed qui est engendrée au niveau de notre esprit par Hokhma. Plus exactement c’est au niveau du lobe droit du cerveau qui selon les mots du Rambam est froid et humide que Hokhma engendre Hessed qui à son tour donne un amour de D. Cet amour de D est comparé à l’eau, car c’est chercher Sa proximité mais avec froideur.
Le second, qui est comparé à l’or provient de la Mida de Gvoura, de la rigueur de la violence que l’on s’inflige.. il évoque une passion consumante. Comme un feu qui tend à se détacher de la mèche, l’âme cherche à se détacher du corps (lequel est semblable à une mèche (cf. ch. 35) ou à du bois (cf. ch. 29) dans sa relation avec la lumière de l’âme).
C’est un languissement sans limite pour D, un élan pour quitter son corps, c’est le niveau de Ratso. C’est le désir de se consumer dans D. C’est ce qui a d’ailleurs motivé Nadav et Avihou à vouloir s’approcher de D, ce qui dans leur cas n’était pas fait de manière correcte, mais du coup a entraîné que leur âme s’est détachée de leur corps.
De manière individuelle c’est ce que nous ressentons lorsqu’on fait Téchouvah. On est prêt à tout quitter pour D. La suite du chapitre nous enseignera pourtant que ce n’est pas ce que D veut, il faut le Chouv, le retour de l’âme dans ce monde. Mais au passage nous avons gagné la passion…le moteur indispensable.
Mais revenons au texte :
אך יש עוד בחינת אהבה העולה על כולנה, כמעלת הזהב על הכסף
Cependant, il y a une autre forme d’amour qui surpasse toutes [les autres], [à l’image de] la supériorité de l’or sur l’argent.
והיא אהבה כרשפי אש
C’est l’amour qui est comme des charbons ardents,
מבחינת גבורות עליונות דבינה עילאה
[issu]du niveau des Guevourot supérieurs de Bina Ilaa. En d’autres termes, cet amour prend sa source dans l’aspect de Guevoura que renferme l’attribut de Bina.
דהיינו, שעל ידי התבוננות בגדולת אין סוף ברוך הוא, דכולא קמיה כלא ממש חשיב
(Bina) cela veut dire que par la méditation sur la grandeur du Ein Sof, [à savoir que] devant Lui tout est vraiment considéré comme rien,
תתלהט ותתלהב הנפש ליקר תפארת גדולתו, ולאסתכלא ביקרא דמלכא
l’âme s’enflammera pour l’éclat de la splendeur de Sa grandeur, afin de contempler la gloire du Roi,
כרשפי אש שלהבת עזה העולה למעלה וליפרד מהפתילה והעצים שנאחזת בהן
comme les charbons ardents d’une flamme ardente qui s’élève vers le haut, [cherchant à]se séparer de la mèche et du bois où elle a prise.
Il y a là comme on le voit le sentiment, le désir de ne plus sentir sa propre existence mais de fusionner totalement avec D.
En réalité et pour être plus exact, à l’image du père et de la mère qui sont tous deux nécessaires pour concevoir l’enfant, tant Hessed que Gvoura sont engendrés par Hokhma (le père, l’aspect masculin) et Bina ( la mère, l’aspect féminin) concomitamment. Cependant selon la Mida, la proportion, l’influence donnée par Hokhma ou Bina est plus ou moins grande. Comme l’enfant qui ressemble à ses 2 parents mais tantôt plus au père et tantôt plus à la mère.
A suivre….
Cours du Rav Yossef David Cohen résumé par Méir Amzelek,